Holy terror, c'est l'histoire d'une forme, le pamphlet virulent à l'encontre de l'intégrisme Islamiste mais qui dans le fond plonge bien souvent dans un anti Islam primaire.
Holy
Terror, c'est l'histoire d'un des mecs qui a emmené le comics vers un
public adulte et qui que sur ce coup mouille sa chemise dans une
idéologie discutable mais qui montre une fois de plus que
ce médium, ce n'est pas que du mainsteam, de l'usine à super slip en
passant par du crossover et du retcon en tout genre.
Comme
Céline, l'auteur gardait son style, "sa petite musique" dans ses
pamphlets mais avec le sentiment pour beaucoup de gâcher son talent
lorsqu'il rentrait dans ses tirades haineuses. Miller, déballe un style
fulgurant, des planches somptueuses, un découpage incroyable pour y
déposer des litanies qui rappelleront une bonne partie du discours
européen de l’extrême droite sans jamais bien sur aucun contrepoids,
normal, nous sommes dans le pamphlet.
Réaction
ulcérée à l'encontre des extrémistes, Miller apporte son unique
réponse : la violence, suivant un traitement manichéen s'ensuit un
Miller plongeant de tout son poids dans des diatribes à l'encontre de
L'Islam englobant de fait une poignée d'illuminés extrémistes à toute une
population bien plus modérée.
Une
phrase "if you meet the infidel. Kill the infidel" Mohammed. Le livre
démarre avec cette phrase…Puis un affrontement amoureux, sado maso entre
des ersatz de batman et catwoman, bref la Passion...puis un nuage de
clous...autre symbole chrétien...la crucifixion, utilisée
comme un nuage, une arme lors d'un attentat. Une statut de licorne
symbole chrétien de la vierge fécondée par l'esprit sain, une figuration
du Christ meurtrie par des clous.
Viendra
une succession d'attentat dans cette ville arrogante mais fier...donc
l'unique riposte doit être à la mesure de l'attaque…et là y'a de grands
moments de dérive (je vous laisse les découvrir) avec le point culminant
dans la mosquée qui s'enfonce dans les profondeurs de la terre, au cœur
du sol américain, le mal se répand (l'enfer ?)... Finalement, c'est au
gaz que l'ennemi devra être exterminé...engin de morts qui rappellent
l'utilisation faite par S Hussein contre son peuple mais aussi aux
nazis...whaouu quand même !
Graphiquement,
Miller change de style pour un trait plus nerveux, anguleux et avec
beaucoup de visages lorsque ils montrent que les horreurs de l'intégrisme
(kamikaze, femmes guerrières, lapidation, explosion d'Israel ou au
moins de synagogue et décapitation...) illustre le tableau des
victimes très intelligemment avec des cases vides.
Si
en effet ce sont des pratiques des terroristes islamistes, à aucun
moment, on ne verra l'opposition ou des modérés, ou bien même le rôle de
l'Amérique à épauler certains groupes lorsque c'est à son avantage,
sauf si Miller y voit une sorte de punition divine pour avoir pactiser avec
le Mal.
Miller
œuvre donc dans les sentiments
extrêmes,
absent de raison ,le livre s'ouvre sur une scène passionnelle entre les
2 sauveurs pour se conclure en nettoyage sans concession dans cette
mosquée digne d'un repaire de super vilain mégalomane.
Le récit se referme sur une dédicace hommage à Théo Van Gogh.
Le
grotesque (car le récit en est remplie) peut il être une façon d'y voir
une parodie... une farce provocatrice de toutes les peurs de
l'Amerique...un livre à lire au second degré, une provocation comme une
caricature de C. Hebdo...je ne pense pas. Miller est dans son combat
("we engage in postmodern diplomacy" ) comme certains à l'époque du
péril rouge, la menace vient
aujourd'hui de l'Islam (dans sin city, il s'en prenait à l Eglise)
sous toutes ses formes. Miller synthétise malgré tout de nombreuses
peurs et tensions, il s'offre aussi un bain de liberté et de critiques
autour de cette religion qu'il considère comme une menace à l encontre
de l'occident symbolisé par cette ville. Il est certain qu'au vue des
évènements récents dans le monde, si son livre arrive un peut tard
après le 11 septembre 2001, son brûlot qui sort en France tombe dans
l'actualité.
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