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mardi 25 octobre 2011

Qui dit biopunk dit Fluorescent black!

                   Fluorescent Black concrétise la reformation de l’un des groupes les plus avant-gardistes du hip hop New Yorkais. Le son électro et expérimental de Beans, High Priest, M. Sayyid et le producteur Earl Blaize revient en grande pompe après 7 ans d’absence (et 6 de séparation). Le quatuor réuni chez Big Dada, reprend toute sa dimension avec sans doute l’un des meilleurs albums hip hop 2009.
Fluorescent Black vient une fois de plus repousser les frontières de l’abstract hip hop, à la manière d’un Arrhythmia, toujours dans une grande homogénéité malgré la large battue des répertoires.
Lay Me down, ouvre la marche et nous électrochoque d’ailleurs les tympans dès les premières secondes avec une intro heavy metal totalement improbable avant de prendre une allure autrement plus électro. Le ton est donc lancé dès le départ : attendez vous à toujours plus de surprises auditives ! Attention aux non-initiés : Objet Musical Non Identifié.





Mais  parlé Rap n'est pas le but, aussi APC doit être amateur de bon comics, notamment de celui ci qui vient d’être traduit par Milady Graphics ces jours ci!
À Singapour, la bio-ingénierie a partagé l’humanité en deux races : les Inférieurs et les Supérieurs. Et si vous n’avez pas la chance d’avoir un code génétique pur, il vous reste le ghetto, ses gangs, ses hybrides génétiquement modifiés, ses banques d’organes sauvages et son écosystème empoisonné. Bienvenue en 2085, année du Lapin. Bienvenue dans un avenir radieux !
En 2085, les lois de la génétique ont été balayées. Les nantis ont accès aux modifications les plus extraordinaires, et les pauvres, les impurs, vendent leurs organes pour survivre. L'histoire se passe à Singapour, dans la Biopolis et de l'autre côté du pont, dans la banlieue défavorisée de Johor Bahu, en Malaisie.
Fluorescent Black est donc un histoire de science-fiction réalisée par MF Wilson et Nathan Fox (DMZ, Dark Reign: Zodiac). Mais comme le dit le scénariste dans la préface, cette histoire de SF se distingue des autres par une représentation du futur à la fois enchanté et désenchanté, où l’apocalypse et le salut règnent sur le même territoire. D’un côté, on trouve Singapour, ville prospère ou la population est riche et en bonne santé. De l’autre, on trouve la péninsule malaisienne où sont déportés tous les malades et les pauvres. Une vraie séparation au niveau de la richesse génétique, et non plus monétaire. Et c’est dans ce contexte là que l’on va suivre Max et Blue, frère et soeur, et leur mère, qui ont été déporté dans la péninsule malaisienne, à la suite d’une maladie trouvé dans les gènes de Max. Dans le quartier gangrené par la violence, Max et Blue, après la mort de leur mère, vont alors monter un business de revente d’organes. Dans le même temps, un laboratoire de Biopolis, ville entièrement faite de laboratoires de recherche, va créer accidentellement une femme avec des capacités cérébrales incroyables et surhumaines, qui va s’enfuir. Le contexte est posé, on peut enfin parler des qualités du"roman graphique".
Il faut avouer que le contexte et l’histoire de ce livre est très bien mis en place, simplement et efficacement. On ne s’attarde pas trop dans le détail, et on laisse le lecteur se faire une idée de la situation globale. Car la narration se focalise sur le personnage de Max et ses rapports avec sa soeur Blue. On trouve autours de ce duo une galerie de personnages plutôt bien présentés, qui vont tous avoir un rôle à jouer dans l’histoire. L’écriture de Wilson est en cela remarquable, car l’histoire, à la fois originale et déjà vue est très bien écrite, en abordant des thèmes très intéressants sans pour autant oublier son histoire et ses personnages. Déjouant certaines attentes et codes de la SF, Wilson possède une subtilité dans son écriture que l’on retrouve dans les dialogues. Fluorescent Black est donc finement et excellemment bien écrit.
L’artiste de cette œuvre peut-être aisément comparé à Paul Pope.
L’artiste américain signe ici des planches d’une richesse graphique incroyable, tantôt avec une succession de plusieurs cases, tantôt avec de grande splash pages, mais sans jamais oublier la fluidité du story telling. Un trait et des composition dynamiques, des couleurs flashy donnant une dimension candide à une ambiance glauque, la partie graphique de ce comic est une synthèse de beaucoup d’influences et de talents. D’autant que l’histoire permet à l’artiste de partir dans des délires graphiques, sur les compositions ou sur la physiologie des décors et personnages.  la découverte d’un dessinateur qui ne demande qu’à percer et à travailler sur des projets d’envergure (comme The Haunt avec Joe Casey ?)


FLUORESCENT BLACK!! from James Ramirez on Vimeo.

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