Les faux visages
David B. & Tanquerelle
Futuropolis
Signe de l'époque que l'on vit ou les gangsters sont magnifiés et deviennent des héros, voici qu'un réçit écrit par David B. et mis en image par Tanquerelle semble prendre cette direction.
"
Les années 80. Les années fric. À chacun, sa façon d’en gagner ! Eux, ils sont huit, sur les hauts de Belleville. Il y a le cerveau, celui qui aime cogner, le taiseux, le mystique, l’ex proxénète, le monte-en-l’air indépendant, l’ancien para, ou encore Rouve, le gitan, dont la marotte est l’histoire des bandits des siècles passés. Ils n’ont aucun lien avec le « milieu », le grand banditisme ou la mafia. C’est « une bande de copains, pas de voyous » !, qui a un jour décidé, pour venger l’un des leurs tué par un flic, de dévaliser des banques, car « pour les bourgeois, piquer du fric, c’est pire que faire couler du sang » ! Et c’est grâce à l’érudition de Rouve, et indirectement à Marcel Schwob (…), que leur vient l’idée géniale de se déguiser. Sus aux cagoules et autres bas nylon ! Il s’agit maintenant de se faire passer au premier abord pour des clients ordinaires. Vive les perruques, postiches, fausses moustaches, chapeaux, turbans et autre habit de curé ! En cinq ans, ils multiplient les casses, n’hésitant pas à attaquer plusieurs banques dans la même journée, n’y restant que le temps de vider un maximum de coffres-forts. La police est totalement impuissante et dépassée. Elle n’arrive pas à comprendre leur logique, leur façon de choisir le lieu de leurs braquages, même ses indics sont paumés... Le mythe se crée. Et devant tant d’argent facile, certains flics pourris s’y mettent ! Les copieurs-plagieurs aussi, brouillant d’autant plus les pistes… " |
"Le gang des postiches est une célèbre équipe de braqueurs et casseurs qui opéra à Paris entre 1981 et 1986. Ils s'attaquèrent à 27 banques et pillent 1300 coffres-forts de particuliers avec une rare audace. Ils entraient tout simplement dans l'agence, habillés en bourgeois et portant des perruques et de fausses moustaches ou barbes, d'où leur nom. Une fois entrés ils se séparaient en deux groupes, pendant que le premier surveillait les otages, le second descendait à la salle des coffres et les forçait pour s'emparer de ce qu'ils contenaient, en prenant tout leur temps. Leur carrière commence le 6 octobre 1981 et se finit au Crédit Lyonnais du 37, rue du Docteur-Blanche à Paris, dans le 16e arrondissement le 14 janvier 1986. Bilan: 2 morts."
Voila ce que dit Wikipédia à ce propos, et le récit fictionel de David B. ressemble à la page Wiki du gang.
L'histoire de 8 mecs de l'est parisien, gentils voyous mais petites frappes qui veulent rendre hommage à leur pote abattu par la police pour un feu rouge grillé.
L'idée est à la fois simple et géniale, s'attaquer aux banques de manière grimée, mais toujours discret, et s'en prendre aux coffres des particuliers, puis partir comme si de rien n'était.
Ce groupe d'amis est hors courant du milieu parisien, c'est ce qui fait sa force et sa longévité.
Le nom des personnages diffère de la réalité juridique et surement les choses ne se sont pas passer comme décrit, il ne reste que lieux et dates des braquages sont réels et donc participent à rendre flou la frontière entre réalité et fiction.
Un album que l'on lit avec plaisir car savamment rythmé et bien construit, les personnages ont suffisamment de profondeur pour être crédibles et identifiables, le tout servi par le trait de Tanquerelle qui fait mouche, et l'usage de la bichromie est bien sentie, bref un album chaudement recommandable, et qui ne tombe jamais dans les travers audiovisuel de la production française qui aime tant en ce moment faire passer les vessies pour des lanternes.
à lire!
8/10
Laurent
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire