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mardi 15 novembre 2011

L'indépendance du mardi apres midi. ICI & MAINTENANT

Le mardi c'est permis, surtout pour les débats de milieu de soirée des années 80.


Meme chez les libraires de bds spécialisé en production anglo-saxonne il existe des marroniers, comme par exemple la vitrine Zombies/Walking Dead, ou encore la vitrine Alan Moore, par ce que y'a une nouvelle biographie qui vient de paraitre en français.
Alan Moore, auteur, entre autres, du génial From Hell, avec au dessin Eddie Campbell, dessinateur écossais vivant en Australie.


Eddie est comme nous, il trouve l'indépendance assez cool, sans doute les déboires du Mage avec les "Big Two" lui a surement donné quelques idées.

Pour publier sa biographie à lui, illustré par lui meme il a décidé de ne demander l'aide de personne, meme si ce "Lize-sized omnibus" porte la marque de Top Shelf pour l'édition en langue originel (un peu comme les gentlemen de Mage...) et celle de Ca & La pour la version française.
Serge, la personne qui a très bon gout et qui dirige Ca & La, avait déjà publié cette bio en volumes séparés, mais en cette période pré-évolutionnaire, il est bon de publier un pavé cartonné à jeter dans la mare aprés lecture!


Enfin, plutôt avant lecture, car après on n'a plus envie de s'en débarrasser, tellement la vie d'Alec (son alter-égo des premières pages) est riche et pleine de rencontres, découvertes et d'aventures.
Par contre coté fortune ce n'est pas tout à fait ça.
Même quand on a publié un chef œuvre écrit par le chevelu de Northampton, l'argent a du mal a arriver vers le dessinateur indie qu'il est.

C'est sur que du spidey à la sauce Campbell ça aurait de la gueule, mais pas sur que Joe Q soit prêt à cela.
Y'a bien des lecteurs qui qualifient le travail de Campbell comme du gribouillis (oui mais de talent dirais-je...), en tout cas, que ce soit en écossais, en volumes séparés ou en intégrale, la vie d'Eddy Campbell vous attend au 120 rue Legendre, l'adresse d'Apo (K) Lyps Comics, qui ne va pas tarder à vous en remettre une couche plus détaillé sur l'oeuvre de sir Campbell!

On continue de parler de Ca & La, car notre deuxième coup de cœur de la semaine vient de paraitre chez eux.

Ça fait déjà quelques temps qu'ils nous avaient mis l'eau à la bouche en nous donnant les bonnes pages, comme on dit dans la presse littéraire, de l'opus de Joshua W. Cotter, à savoir Les Gratte-Ciel du Midwest.
Cet album carrément hypnotique, flirtant entre rêve d'enfant, désir de jeunesse enfouie au fond de l’être et petits tracas du quotidien.

A la fois léger et profond, parfois débile, toujours subtil, avec un trait qui frôle les débuts de Fritz the cat, une inspiration toute Crumbienne, si toutefois Crumb était un enfant du xxi eme siecle, dorloté aux cosmocats.

Un album qui va faire parler de lui, pari tenu!

Et alors que la semaine dernière est paru en français un album inédit de Joe Sacco (Reportages, Futuro), voila que cette semaine on célèbre les 15 ans de la parution de Gorazde, à mon avis le meilleur de Sacco.

Inédit est dans sa forme l'album de Futuro, car personne n'avait jusqu'à présent compilé les reportages bd/presse de Joe.
Le meilleur de son travail car Gorazde est un témoignage unique sur le conflit des balkans, tu sais dont mon grand père disait que le jour ou on trouverait du pétrole en Yougoslavie, la paix reviendra, sacré Papy!
10 ans de guerre inter ethniques (à ne pas confondre avec un groupe de musique urbaine construit de toute pièce par une major a.k.a. Alliance Ethnique), on la vie essaye quand bien même de se faufiler, voir d'avancer.

A titre personnel, je suis plus circonspect sur son boulot sur la Palestine, trouvant le premier (Gaza) mal documenté, trop sur une corde sensible dont le reportage devrait à mon sens être dénué, mais toutefois je ne retire rien aux qualités propres à ce livre, à savoir de créer à lui seul une nouvelle branche dans le panorama de la bd, dont Davodeau ou Deslile sont les enfants, et puis un style propre à Sacco, celui de mélanger récits, vécues et souvenirs sur le meme plan, rendant parfois la compréhension difficile (pour le simple bohémien que je suis).

C'est notament le principale probleme de 1956.
A trop mélanger les 3 écritures, ce qu'il voit et vit, ce qu'on lui raconte des événements (de 56) et l'évolution de la vie à Gaza depuis 1997, on finit par s’emmêler les pinceaux.



Gorazde est plus travaillé à mon sens, car la volonté didactique est clair, les lecteurs de Sacco (les américains qui achètent les journaux ou il est publié) sont friands d'instruction sur un pays qu'il ne connaissent pas.
L'opinion de chacun n'est pas préconçue et Sacco disparait dans le témoignage qu'il met en avant.

Y'a peut moins d'émotion et plus de boulot journalistique?

Enfin, ne vous méprenez pas, pour moi Joe Sacco est un mec super talentueux, et c'est avec joie que je le lis des qu'une nouveauté m'arrive à porter de mains, simplement, dans toutes œuvres, y'a des textes qu'ont préfèrent plus que d'autres, par exemple les pièces de théâtre de l'enragé du bocal me plaisent, le reste me donne la nausée.

La table des coups de cœurs débordent donc de mille perles, que je vous invite à venir découvrir, et si vous êtes cools, ou jolies, ou les deux, voir trois, on pourrait vous offrir l'apéro?


Bien sur on pourrait éterniser cette conversation, mais le mieux c'est de le faire IRL, comme ça je bougerai de mon tabouret ou j’attends le chaland!


Laurent, assis!

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