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mercredi 9 février 2011

Le Clash!

Blogueur BD apprécié, Terreur Graphique se distingue par un style très personnel que l'on peut rapprocher de la scène indépendante américaine. Drôles et souvent acerbes, ses planches ont le mérite de lancer de vrais réflexions sur la nature humaine. Terreur détruit des mythes et pioche son inspiration dans la culture populaire pour laisser libre cours à son humour débridé.


Gilles Rochier a découvert la bande dessinée par hasard. En Vrac, « personal zine » sans autre ambition que d’amuser les copains, est très vite remarqué par divers petits éditeurs. L’Horreur est Humaine,Fabuleux furieux !MycoseLe Journal de Judith et Marinette, il est de toutes les aventures les plus intéressantes de la micro-édition, et son travail se diffuse peu à peu. Régulièrement publié depuis 2002, Gilles Rochier a réussi, malgré un renouvellement constant du traitement de ses histoires, à construire un univers dont la cohérence est rare. 


En plus de son blog et de ses projets personnels comme Rorschach, Terreur participe ou a participé à de nombreux projets collectifs tels que des fanzines (Kronik...) ou l'excellente Bdnovella Les Autres gens.


Gilles Rochier est né en 1968 à Ermont. Mais n'en disons pas plus, laissons lui la parole...
" J'ai commencé à dessiner dès que j'ai pu tenir un crayon et je ne l'ai jamais lâché. À la maternelle, ma mère a été convoquée par un pédopsychiatre très inquiet par le fait que je pousse le détail sur mes dessins (quand je dessinais un personnage je faisais toujours les coutures sur ses vêtements). Ma mère claque la porte du bureau et fonce m'acheter des feutres et des crayons de couleurs. Autodidacte, je n'ai jamais pris de cours de dessin ni fait d'école, trop fainéant, trop branleur. Je découvre la bande dessinée avec Métal hurlant, c'est décidé je veux faire ça comme métier, faire de la bande dessinée. N'ayant aucune volonté à l'époque pour me lancer sur un projet d'album, je laisse tomber facilement, alors j'attaque la peinture, mais sur les murs et la nuit, j'arrête juste à temps. J'enchaîne sur la toile pendant deux ans avec assez de rigueur, tout seul dans mon coin. Par hasard, je vais à Paris découvrir le travail de Combas et Dirosa, je rentre chez moi et jette toutes mes peintures et ne fais plus rien pendant un an, puis je découvre le monde du fanzine. Le fait de faire de la bande dessinée, sans avoir besoin des gros éditeurs me ravit, Envrac naît en septembre 1996, j'y raconte des histoires qui me sont arrivées dans mon quartier en faisant intervenir quelquefois des amis sans tomber dans les clichés classiques de la banlieue. J'essaye d'en parler juste, mais déjà je sais pertinemment que les histoires que je raconte sont très très loin de ce qui se passe réellement dans les banlieues de nos jours."



Terreur Graphique gère le blanc et le noir de manière grandiose, rappelant à chaque page le thème du test de Rorschach.
Rorschach est une plongée psychotique et sous psychotropes dans tous les niveaux de conscience du personnage principal. Sa première séance de test de Rorschach chez le psy va déclencher chez lui une exploration des tréfonds de son être intérieur. Et autant le dire, ce n'est pas forcément le lieu le plus agréable au monde. Entre souvenirs d'enfance et traumatismes, les différentes scènes se déroulant dans le subconscient du héros se mêlent avec la réalité et ses délires psychotiques. On est complètement happé dans ce monde fou qui semble vouloir nous retenir comme elle retient son créateur.
Rorschach est une bande dessinée intelligente, extrêmement bien construite aussi bien au niveau du scénario que du dessin et qui prend aux tripes. Ne passez pas à côté de cette rencontre avec Terreur Graphique qui s'annonce vraiment passionnante.





TMère LPute



Une cité comme il en existe tant en France...
Des jeux de mômes livrés à eux même...
Des bagarres, des règlements de compte entre bandes rivales...
Un arrêt de bus et des mères sans le sou...
Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire...

Avec ce livre autobiographique, Gilles Rochier nous dépeint la vie d'une cité à côté de Paris.
Une vie emplie de joies mais aussi de tristesses
Tout cela avec une infinie sensibilité.
Le drame qui en découle ne peut laisser indifférent.
Sans voyeurisme, avec pudeur son dessin et la bichromie utilisée peuvent déstabiliser mais soulignent parfaitement cette cité grisâtre.
La musique est un élément décisif dans ce récit mais chut, n'en disons pas plus...


Gilles Rochier est un de ces rares dessinateurs autodidacte qui se détache de la production actuelle de par son style et son militantisme dans le fanzinat (lisez En Vrac, une compilation des ces meilleurs morceaux chez 6 Pieds Sous Terre). Son précédent livre,Temps Mort, parle aussi de la banlieue et de la vie qui en découle...
N'hésitez pas à vous plonger dans l'univers de Monsieur Rochier.




'Ta mère la pute !". Une insulte de cours de récré qui, parfois, cachait une triste réalité. Gilles Rochier poursuit le travail amorcé dans le superbe Temps mort, et regarde de nouveau son quartier de banlieue. On pense tout de suite à une Bande Dessinée sociale. C'est indéniable, Gilles Rochier est un auteur social, sans doute un des seuls qui sache parler de la banlieue parisienne sans utiliser des images vues à la TV ou un misérabilisme de bon aloi. Il l'aime sa banlieue, autant qu'il la déteste, et il la raconte parce que c'est ce qu'il a toujours connu.
Ce serait une facilité de s'arrêter à ça. La misère dont il parle peut sans doute se trouver dans les campagnes, chez les jeunes désoeuvrés des beaux quartiers, le sentiment d'abandon dans de nombreux autres endroits. TMLP est un livre poignant pour le témoignage qu'il apporte, mais si c'est un grand livre c'est avant tout parce que Gilles Rochier sait raconter les choses. Peu d'auteurs savent à ce point utiliser l'espace de la bande dessinée. Il raconte, sans avoir l'air de rien et la fluidité est permanente, accentué par un dessin adouci grâce à une douce bichromie.


TMLP parle de misère, de jeux d'enfants, d'ennui, de blocs, de bois dangereux. TMLP confronte un homme à son passé, une réalité à une autre, et évite tout pathos grâce à l'absolue simplicité d'une écriture qui va droit au but.
Venez nombreux!

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