Douze ans après "Jimmy Corrigan", voici le nouvel ovni éditorial de Chris Ware :
"Building Stories"
A travers 14 livres/objets dans un coffret, suivez la vie et les questionnements existentiels d'une jeune trentenaire cherchant l'âme sœur, d'un vieux couple qui ne peut plus se supporter, et d'une vieille demoiselle propriétaire de cet immeuble de Chicago dans lequel tout ce petit monde habite.
Sans début ni fin, "Building Stories" est un ouvrage à l'ambition artistique et émotionnelle inédite qui pose l'éternelle question : est-il préférable de vivre seul ou à deux ?
Considéré par plusieurs comme l'un des auteurs les plus novateurs de la bande dessinée actuelle, Chris Ware a développé un fil des ans une oeuvre imposante et d’une inventivité exceptionnelle. Que ce soit ses romans graphiques de l'Acme Novelty Library, avec le célèbre Jimmy Corrigan, ou avec des personnages comme Rusty Brown et Jordan Lint, Chris Ware innove et surprend.
Sur son compte thumblr, Pantheon Books montre les premiers visuels du nouveau projet de Chris Ware annoncé pour octobre aux États-Unis. Lors du congrès « Comics, Philosophy & Practice » de Chicago qui réunissait des invités prestigieux tels que Charles Burns, Daniel Clowes, Robert Crumb, Joe Sacco, Seth ou encore Art Spiegelman, soit tout le gratin de la bande dessinée indépendante américaine, Chris Ware a dévoilé quelques détails à propos du très attendu Buiding Stories.
Selon une privilégiée mise dans la confidence, il s'agit « de nombreux petits livres dans une magnifique boîte ». Pour J. J. Abrams, « Le Buiding Stories de Chris Ware est d’une rare intelligence, il est à la fois déchirant, hilarant, scandaleusement intime et profondément perspicace. […] C’est le lecteur qui choisira par quoi il entamera ce travail monumental – le seul regret que vous aurez en commençant sera de savoir qu’il se terminera ».
Buiding Stories raconte l’histoire de locataires de trois appartements dans un immeuble de Chicago. Une trentenaire qui a n’a pas encore trouvé celui avec qui elle finira sa vie, un couple, peut-être marié, qui se demande si ils vont parvenir à se supporter une minute de plus et la concierge, une vieille dame qui vit seule depuis des années.
On ne sait pas si Chris Ware a lu La Vie, mode d'emploi de Georges Perec. On sait seulement que son éditeur, Pantheon Books, vient d'en dire un peu plus sur son nouveau projet,Building Stories, à paraître en octobre aux Etats-Unis.
Ce ne serait de toute façon pas un contresens, Perec sans barguigner citant à qui mieux mieux Roussel, Verne, Sterne, Mathews, Queneau, Leiris, Flaubert, Proust, Kafka, Borges et certainement des moins connus. L'art est dans l'arrangement.
Paris.
Chicago.
Un immeuble de Chicago où se mêlent les vies d'une trentenaire (Elzbieta Orlowska?), d'une vieille dame qui a tout l'air de ressembler à Madame Moreau et d'un couple qui se demande comment il pourrait passer une minute de plus apparié. Et peut-être au tournant d'une case un Cinoc, un Bartlebooth ou un Valène.
Chris Ware par lui-même.
Evidemment, ce ne sont pas les 99 chapitres de La Vie, mais les travaux précédents de Ware,Jimmy Corrigan (en français, Delcourt, 2002),Quimby the Mouse (L'Association, 2005) et les Acme Novelty Library (Delcourt, 2007) ne laissent aucun doute sur la nature perecquienne de ses bandes dessinées : cadrages contraints, minutie formelle, goût immodéré pour les réseaux complexes et les narrations enchevêtrées...
La forme, également, promet un joli jeu combinatoire : le premier exemplaire présenté au Comic-Con de San Diego, montre qu'il s'agit d'une boîte contenant plein de livrets de formats différents et de feuilles volantes sans ordre. L'éditeur précise d'ailleurs que Building Story « tire parti des dernières avancées de la technologie de la pulpe de bois [pour proposer] un livre délibérément sans début ni fin, avec une ampleur, une ambition, un talent artistique et une prévarication émotionnelle qui va au-delà de tout ce qui a été fait par cet artiste ou dans ce milieu (sans doute pour de bonnes raisons) ».
Chris Ware continue à y parfaire son art de la composition et son talent pour raconter des vies entières en quelques cases.
La série des Building Stories, dont le personnage principal est un immeuble, où vit notamment une jeune femme à jambe de bois. Des solitaires encore, enchaînés plus ou moins à leur enfance.
Building Stories peut se lire aussi « Construire des étages », mais n'allez pas trop chercher Ware pour théoriser sur la fiction américaine après le 11 Septembre. Il se sent « parfois coupable de ne s'intéresser qu'à [son] petit monde », et quitte le moins souvent possible sa maison d'Oak Park, banlieue résidentielle de Chicago où l'architecte Frank Lloyd Wright a laissé sa marque. Il lui faut le Nord, la neige, les vieux bâtiments. Cet artisan modèle se décrit volontiers comme un... comptable. A une époque où le destin n'avait pas encore bousculé ses rêves, il s'imaginait « dans la peau d'un type qui travaille dans une librairie ; le soir, il rentre chez lui pour dessiner ses BD tristes ; personne n'est au courant ; puis à sa mort on les découvre, et elles sont imprimées à quelques centaines d'exemplaires... ».
Building Stories paraîtra à l'automne, dans un format « encore plus expérimental » que les précédents. « Ce sera peut-être ma plus grosse erreur... », médite un instant Chris Ware. En s'excusant aussitôt de vous faire partager ses doutes.
Cette album est déjà pré-commandable, pensez y car après il sera trop tard!
Chris Ware par lui-même.
Evidemment, ce ne sont pas les 99 chapitres de La Vie, mais les travaux précédents de Ware,Jimmy Corrigan (en français, Delcourt, 2002),Quimby the Mouse (L'Association, 2005) et les Acme Novelty Library (Delcourt, 2007) ne laissent aucun doute sur la nature perecquienne de ses bandes dessinées : cadrages contraints, minutie formelle, goût immodéré pour les réseaux complexes et les narrations enchevêtrées...
La forme, également, promet un joli jeu combinatoire : le premier exemplaire présenté au Comic-Con de San Diego, montre qu'il s'agit d'une boîte contenant plein de livrets de formats différents et de feuilles volantes sans ordre. L'éditeur précise d'ailleurs que Building Story « tire parti des dernières avancées de la technologie de la pulpe de bois [pour proposer] un livre délibérément sans début ni fin, avec une ampleur, une ambition, un talent artistique et une prévarication émotionnelle qui va au-delà de tout ce qui a été fait par cet artiste ou dans ce milieu (sans doute pour de bonnes raisons) ».
Chris Ware continue à y parfaire son art de la composition et son talent pour raconter des vies entières en quelques cases.
La série des Building Stories, dont le personnage principal est un immeuble, où vit notamment une jeune femme à jambe de bois. Des solitaires encore, enchaînés plus ou moins à leur enfance.
Building Stories peut se lire aussi « Construire des étages », mais n'allez pas trop chercher Ware pour théoriser sur la fiction américaine après le 11 Septembre. Il se sent « parfois coupable de ne s'intéresser qu'à [son] petit monde », et quitte le moins souvent possible sa maison d'Oak Park, banlieue résidentielle de Chicago où l'architecte Frank Lloyd Wright a laissé sa marque. Il lui faut le Nord, la neige, les vieux bâtiments. Cet artisan modèle se décrit volontiers comme un... comptable. A une époque où le destin n'avait pas encore bousculé ses rêves, il s'imaginait « dans la peau d'un type qui travaille dans une librairie ; le soir, il rentre chez lui pour dessiner ses BD tristes ; personne n'est au courant ; puis à sa mort on les découvre, et elles sont imprimées à quelques centaines d'exemplaires... ».
Building Stories paraîtra à l'automne, dans un format « encore plus expérimental » que les précédents. « Ce sera peut-être ma plus grosse erreur... », médite un instant Chris Ware. En s'excusant aussitôt de vous faire partager ses doutes.
Cette album est déjà pré-commandable, pensez y car après il sera trop tard!
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