Les gratte ciels du Midwest
Joshua W. Cotter
Les Gratte-Ciel du Midwest est roman graphique singulier, un projet artistique semi-autobiographique, ancré à la fois dans la réalité et dans l’imaginaire d’un jeune garçon de dix ans, que l’on imagine être l’auteur. Au fil des 288 pages que composent cette histoire, Joshua Cotter décrit l’univers mental tourmentée de son alter-ego et le quotidien de sa vie de jeune pré-ado vivant au fin fond du Middle West, le cœur de l’Amérique rurale. Un enfant mal dans sa peau, un peu trop gros, rejeté par ses camarades de classe et qui se réfugie dans un monde imaginaire peuplé de robots. L’auteur utilise une iconographie foisonnante et des symboles récurrents tout au long du livre, savant mélange de scènes de la vie quotidienne, d’imagerie religieuse, de faux courriers de lecteurs ou de pastiches de publicités, le tout étant inextricablement lié. Le jeune personnage principal, qui n’est jamais nommé, présente tous les symptômes du mal-être propre à de nombreux ados, mais de façon particulièrement exacerbée, il traverse des événements de sa vie (décès de sa grand-mère, baptême, dénigrement de la part de son entourage) comme un fantôme. On décèle les marques d’une dépression infantile, tempérée par les relations parfois conflictuelles mais également empreintes d’une certaine tendresse avec son jeune frère, Jeffrey. Les Gratte-Ciel du Midwest est un livre unique qui marquera durablement les lecteurs qui sauront en trouver les clés de lecture.
Skyscrapers from the Midwest a reçu de nombreuses nominations pour des prix prestigieux : Ignatz Awards 2005, Eisner Awards 2007 et 2009, Harvey Awards 2009.
Album singulier, véritable ovni et coup de cœur de la librairie, Les gratte-ciel du midwest de Joshua W. Cotter est une petite bombe qui explose aux yeux des lecteurs des les premières pages.
Comment ne pas succomber au charme de ce livre qui dépeint sous forme de nouvelles les rêves d'enfance et d'adolescence transposé à un hypothétique futur?
Qui n'a pas rêvé créer son propre transformer et "écraser" ses rivaux de cour d'école?
Les élèves de Mme Hilsabeck sont de ceux la, ils transposent leur quotidiens d'enfant de CM2 dans de délirantes projections, qui devraient les conduire à etre de grands savants.
A la fois pastiche des comics books d'avant et carnets intimes, albums d'années scolaire et revues SF des années 50.
Chroniques désabusés d'une enfance dans le Midwest, scénettes de la vie quotidienne bercés par la famille, l'école et la religion, suivant les pas d'un garçon mal dégrossi qui risque à tout moment regretté les choix qu'il fait qui feront de lui l'adulte de demain.
Le trait désabusé et les représentations animalières des personnages n'est pas sans rappelé le début des aventures d'un chat mondialement connu, Fritz the Cat de Crumb.
D'ailleurs l'auteur ne serait il pas aussi torturé que Crumb au meme age?
Au fil des pages on sent que l'autobiographie de l'auteur prend parfois le pas sur les délires du personnage principal, et les personnages qui l'entoure nous renvoie en permanence à nous même, notamment son frère, expression de son moi passé, et ses parents trop souvent absents, à se qu'il pourrait devenir si ses rêves se brisent trop souvent fasse à la morne réalité.
La dépression n'est jamais loin, ni même la bipolarité des personnages qui vivent par contumace, ne se livrant jamais totalement de peur d’être éternellement blessés.
Le tout donne un univers archi réel mais néanmoins onirique et léché, ou les plus petites joies peuvent se transformer en graves souffrances, il ne suffit que d'un pas.
L'ultra sensibilité de l'enfance face aux brusques réalités donne à la fois un charme et un cruel ressenti à ce récit, entrecoupés de fausses pubs et d'hilarants faux courriers.
Un portrait sombre et unique de l'enfance dans la campagne américaine des années 80!
Laurent, en mode redneck
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