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mercredi 27 avril 2011
Lucky in Love, unlucky aux jeux!
En 1942 aux Etats-Unis, Lucky rêve de devenir pilote dans l’armée de l’air et d’emballer les filles.
Pulpeux, bondissants, polissons, les graphismes de Lucky in Love attirent immédiatement l’attention. Dans la lignée de Betty Boop et des dessins animés d’avant-guerre, Stephen DeStefano (le dessinateur) impose une esthétique surannée très originale, rendue plus charmante encore par le papier jauni. C’est dans ce cadre enfantin que s’anime Lucky, jeune italo-américain fasciné par le cinéma, les avions et les jolies pépées, qui se voit déjà en haut de l’affiche.
Malheureusement, ses rêves d’adolescent sont mis à mal par sa timidité, d’autant qu’à cause de sa petite taille, personne ne le prend au sérieux.
Notre héros n’a que 15 ans et mesure 1,60 m – « mon record personnel en terme de taille », précise-t-il. Doté de « cheveux noirs de jais »et d’un « immense sourire », l’adolescent fait son chemin dans la vie, plus ou moins adroitement. Alors que la Seconde Guerre mondiale éclate, le voilà dans l’armée de l’air, mais son incompétence crasse n’en fait qu’un sous-fifre, qui plus est peut-être responsable d’un accident mortel…
Loin d’être le seigneur des airs qu’il imaginait, Lucky le nabot traverse la Deuxième Guerre mondiale sans vraiment la vivre, relégué aux seconds rôles et seulement accaparé par ses complexes et ses frustrations sexuelles. D’abord légère et humoristique, teintée d’érotisme, l’intrigue se voile peu à peu. Alcoolique et mythomane, Lucky survit chez ses parents grâce à un boulot rébarbatif, frustré de voir comment ses fantasmes se sont brisés. Alors que dans la première partie de l’album, son personnage semblait manquer de consistance, il prend, avec l’âge, une plus grande épaisseur.
L’amertume grandissant, le récit se détache progressivement des dessins guillerets, le décalage engendré mettant ironiquement en relief la déception de Lucky face au fossé qui se creuse entre ses espoirs et la froide réalité. Un album ambivalent, qui raconte d’une manière singulière les Etats-Unis des années 1940-1950.
Usant d’un beau noir et blanc aux aplats profonds et d’un style rétro, le dessinateur Stephen DeStefano réalise habilement la première partie de cette fresque intime. Au scénario, George Chieffet déguise avec de nombreux traits d’humour un destin finalement assez tragique, emblématique d’une époque qui voit un décalage naître entre ceux qui ont fait la guerre, et ceux qui sont restés au pays.
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