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lundi 19 septembre 2011

Superman, Red Son


Superman, Red Son.
Marc Millar (scénario), Dave Johnson et Killian Plunkett (dessinateurs) 
Version Française, Panini édition



   Nous sommes au beau milieu de la Guerre Froide, opposant le bloc soviétique reposant sur un régime communiste et le bloc américain fondé sur le capitalisme. La course à l'armement fait rage, l'idée qu'une guerre nucléaire puisse éclater d'une seconde à l'autre est présente dans tous les esprits. Seulement, un évènement inattendu viendra troubler l'histoire telle que nous la connaissons. 

  Le vaisseau spatial de Kal-L, le futur Superman, heurte la Terre. L'homme d'acier ne se retrouve pas dans la ferme des Kent, en plein coeur des Etats-Unis, au Kansas, mais dans un kolkhoze sous la domination de Joseph Staline. Douze petites heures décisives pour l'univers tout entier, le temps que la planète fasse une partie de sa révolution et place la Russie, et non l'Amérique, sur la trajectoire de Superman. Comment se seraient passées les choses si Kal-L avait échoué à Pékin ou sur une île désertique? 

   En tout cas, Joseph Staline, le secrétaire général du parti communiste voit en l'existence de Superman une chance qui pourrait bien inverser la tendance politique. Il fait de lui son "fils" et l'éduque dans la pure tradition russe de l'époque. Le costume de Superman n'est plus orné du fameux '' S '' signifiant '' espoir '' dans sa langue natale, mais d'un marteau et d'une faucille, symbole de l'URSS. A ce moment là, l'idée d'utiliser la bombe A n'as plus aucun sens, le bloc soviétique a bel et bien remporté la course à l'armement et par extension, la Guerre Froide. Utilisé comme arme de dissuasion, Superman se refuse toujours à attaquer et à verser le sang, allant même jusqu'à sauver des américains. 

   Récit uchronique dans toute sa splendeur, Red Son nous propose donc une vision du monde tel qu'il aurait été si le communisme l'avait emporté sur le capitalisme. Un monde prospère dirigé par un sur-homme aux allures de Big Brother, qui entend, voit et intervient partout en une seconde. La volonté de Superman de faire de la planète un monde parfait transforme cet idylle en véritable cauchemar pour ceux qui chercheraient à faire valoir leurs propres opinions. Les forces armées de l'Homme d'Acier ne tolèrent aucun manquement à la règles et si l'objectif final est louable, les méthodes sont en totale contradiction avec les rêves du super-héros qui devient son propre ennemi et qui, en la personne d'un Batman haineux, rencontre un adversaire bien plus fort qu'il ne l'aurait imaginé. Aidé par Lex Luthor, Batman, qui ici n'est pas un milliardaire, mais le fils orphelin de deux parents dissidents du régime imposés par Staline, va regrouper sous le même drapeau ceux qui, comme nous le présente Orwell dans son roman 1984, se refusent à vivre en paix en sacrifiant leurs libertés. 



  Dystopie manifeste, Red Son ne critique plus seulement le capitalisme avide, mais aussi le communisme qui supprime les droits fondamentaux de chaque être humain. Superman voulait faire le bien, mais l'enfer est pavé de bonnes intentions. Son projet de paix universelle vas se retourner contre lui et, malgré que cela entre en total désaccord avec ses principes de bases, vas le forcer à blesser et même tuer des gens qui se battaient simplement pour être libres, libres d'être tristes et pauvres, mais libres tout de même. Un principe humain que l'alien ne comprends pas. 


Florian

9/10

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